Décoration : L’émotion par la thérapie

L'émotion au service de la décoration, pas de la thérapie !

L’inspiration est partout, surtout dans les échanges ! Ma dernière discussion avec une amie décoratrice a donné naissance à cet article, qui aborde une problématique (ou devrais-je dire un sujet !)  de plus en plus présente dans notre profession, le parallèle entre décorateur et psy ou encore les métiers du bien-être.

Est-ce vraiment pertinent ?

Si l’écoute et l’empathie sont essentielles, notre rôle est-il le même ?

Voilà bientôt 20 ans que je suis décoratrice, et je vois le métier prendre un tournant !
Décorateur : un métier au service du bien-être, mais pas thérapeute. Pendant mes formations je le dis, on n’est pas des psy !!! et on doit faire attention à cette approche que je vois de plus en plus !!!

Il est indéniable que l’environnement dans lequel nous vivons a une influence sur notre bien-être. C’est pourquoi certains décorateurs se sentent proches du rôle de thérapeute.

Cependant, il est essentiel de distinguer les deux professions !

Le décorateur travaille sur l'espace, les couleurs, les matériaux, l'agencement pour créer un intérieur harmonieux et fonctionnel.

Le décorateur peut contribuer au bien-être émotionnel de ses clients en créant un intérieur qui leur ressemble, dans lequel ils se sentent bien. Mais il ne peut pas se substituer à un professionnel de la santé mentale.

Une bibliothèque sur mesure, elles apportent une touche d’élégance. Vous pouvez organiser vos livres de manière aléatoire ou selon un système de classement (par collection, éditeur, genre ou couleur) pour personnaliser l’espace.

Je trouve important que les clients comprennent qu’il ne s’agit pas de la même mission et de ne pas faire l’amagame.

Il y a 18 ans, J’ai été formé sur la psychologie de la maison, « Montre-moi ta maison, je te dirai qui tu es » et ma formatrice disait toujours : Je ne vais pas faire de vous des psys !

c’est exactement ça, attention à ne pas tout confondre même si la frontière est très fine.

Bien évidemment la qualité de l’empathie est indispensable pour accompagner ses clients mais l’empathie ne suffit pas !

Je ne détiens pas la vérité absolue, et c'est en partageant mon ressenti que l’on peut échanger sur ce sujet et peut-être que je changerai d’avis mais pour l’heure, je crois que l’on ne peut pas être un expert dans tous les domaines.

Il est crucial de bien distinguer ces deux professions, même si elles peuvent sembler proches à certains égards. Voici les différences majeures entre un décorateur et un thérapeute :

  1. Formation et compétences
  • Décorateur : Formation en décoration intérieure, design d’espace, histoire de l’art, connaissance des matériaux, des couleurs, etc. Compétences techniques (dessin, plans, logiciels) et créatives (sens esthétique, composition).
  • Thérapeute : Formation en psychologie, psychothérapie, psychanalyse, etc. Connaissances approfondies du psychisme humain, des troubles mentaux, des techniques thérapeutiques.
  1. Rôle et objectifs
  • Décorateur : Conçoit et aménage des espaces intérieurs pour les rendre fonctionnels, esthétiques et adaptés aux besoins et aux goûts de ses clients. Améliore le cadre de vie, l’ergonomie, l’ambiance.
  • Thérapeute : Accompagne des personnes souffrant de troubles mentaux, émotionnels ou comportementaux. Aide à comprendre et à surmonter leurs difficultés, à améliorer leur bien-être psychologique.
  1. Méthodes et outils
  • Décorateur : Utilise des outils de conception (plans, dessins, 3D), des échantillons de matériaux, de tissus, de couleurs, du mobilier, des objets de décoration. Travaille sur l’espace, la lumière, les textures, les volumes.
  • Thérapeute : Utilise des techniques d’écoute, d’analyse, de questionnement, de relaxation, de thérapie cognitivo-comportementale, etc. S’intéresse aux émotions, aux pensées, aux comportements de la personne.
  1. Relation client/patient
  • Décorateur : Relation professionnelle basée sur un contrat, une commande. Le client exprime ses besoins, ses goûts, son budget. Le décorateur propose des solutions, des idées, des visualisations.
  • Thérapeute : Relation thérapeutique basée sur la confiance, l’empathie, le non-jugement. Le patient parle de ses difficultés, de ses émotions. Le thérapeute l’écoute, l’analyse, l’aide à trouver des solutions.
  1. Confidentialité et éthique
  • Décorateur : Secret professionnel concernant les informations personnelles et les projets de ses clients.
  • Thérapeute : Confidentialité absolue des informations divulguées par le patient. Code de déontologie strict.

Ne pas confondre !

Je suis décoratrice, et je crois profondément que l’environnement dans lequel nous vivons a un impact sur notre bien-être.

Les couleurs, l’agencement, l’ambiance… tout cela compte.

Mais il est essentiel de ne pas confondre nos métiers. Si je peux contribuer au bien-être de mes clients en créant un intérieur harmonieux, je ne suis pas pour autant une professionnelle de la santé mentale.

Il est vrai que nous utilisons un langage proche de celui des thérapeutes, car nous parlons d’émotions, d’intérieur, d’âme, d’ambiance, de confort. Mais il est crucial de ne pas confondre nos compétences.

Si nous contribuons au bien-être de nos clients en créant un intérieur qui leur ressemble, nous ne sommes pas des professionnels de la santé mentale.

Notre rôle est d’embellir leur cadre de vie, pas de soigner leurs âmes.

 

Posez-vous toujours la question suivante : À l'origine pourquoi on m'a téléphoné ?

Je me souviens d’une cliente qui m’a dit un jour : « Je veux que mon salon soit un cocon où je me sens en sécurité, comme dans le ventre de ma mère. » J’ai été touchée par cette confidence, mais j’ai réalisé que mon rôle était de créer un espace chaleureux et accueillant, pas de résoudre ses problèmes émotionnels. En tant que décorateur, je me dois de respecter cette frontière entre l’espace et l’intime.

 M’aventurer sur le terrain de la psychologie serait une erreur, car je n’ai pas les compétences requises, et même si je les avais, un client quand il appelle un décorateur, il n’appelle pas un psy !! il ne s’attend pas à avoir une thérapie.

Moi qui suis coloriste et décoratrice, vous imaginez à quel point, je me sens tiraillée par cette question, pour autant, je reste persuadée que la décoration reste un terrain d’expression émotionnelle.

Il est reconnu que les couleurs sont de véritables vecteurs d’émotions, elles sont au cœur de toute démarche décorative. Si les neurosciences reconnaissent leur action sur notre cerveau, certaines associations émotionnelles restent inexplicables.

Comment le rose, apporte de la douceur et de la positivité, alors que le rouge, symbole de force et de caractère, peuvent-ils provoquer des réactions si opposées alors qu’ils partagent une longueur d’onde pratiquement similaire ? Voilà pourquoi je n’ai pas un avis tranché sur la question car même les scientifiques aujourd’hui n’ont pas trouvé la réponse à cette question !

Je crois qu’il est fondamental de trouver le juste équilibre. Si l’humain est au cœur de notre métier, il est sage de se limiter à notre domaine d’expertise : l’influence des couleurs et des ambiances. Je dirai que sans jouer sur les mots, l’influence que nous pouvons avoir en prodiguant des conseils pour nos clients ne doit pas être comparer à l’accompagnement d’un thérapeute.

En conclusion, je crois qu’il est fondamental de se rappeler que notre métier est avant tout une rencontre humaine. Si l’envie d’aider est au cœur de notre démarche, il est essentiel de ne pas se perdre dans un rôle qui n’est pas le nôtre. Un décorateur n’est pas un thérapeute, et il est de notre responsabilité de ne pas franchir cette frontière, pour le bien de nos clients et pour le nôtre.

La parole est à vous ! J’ai hâte de lire vos commentaires et vos réactions.

Myriam Blin, Artisane du bonheur dans la maison.

Contact : 06 10 45 62 17 ou [email protected]

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